Parcours
Né à Alger le 30 juin 1954, Jean Pierre Lestrade est le second d’une fratrie de quatre garçons. Il passe son enfance entre Burdeau dans le Sersou, où son père, Hubert Lestrade, est agriculteur, et La Chiffa, où habitent ses grands parents paternels. Son grand-père Fernand Lestrade cultive les orangers et la vigne, ainsi que le géranium pour les essences de parfum qui sont envoyées à Grasse. Son grand-père maternel, Lucien Legrand, est officier à Blida puis à Offenburg en Allemagne.
Surviennent “les événements” et l’indépendance de l’Algérie. Le retour en France est marqué par la séparation puis le divorce de ses parents. Après une année passée à Offenburg en Allemagne, les quatre frères se retrouvent chez leur père qui reprend une exploitation dans le Lot-et-Garonne. Ma mère, remariée plus tard à Jean Laforest, militaire de carrière, aura une fille, Catherine. JPL poursuivi sa scolarité successivement à Ste Livrade sur Lot, à Villeneuve sur Lot, à Montauban, à Arcis sur Aube et à Alençon (Orne).
Pendant toute son adolescence, il se passionne pour la littérature, le dessin, le théâtre (particulièrement celui de Tennesse Williams), la poésie et la musique. Ses nombreux poèmes et dessins sont influencés par le surréalisme ( Desnos, Tzara, Dali, Picabia et Magritte) ainsi que par la technique du cut up inventée par William Burroughs. Il forme son premier groupe musical, Trottoir (guitare, basse, orgue et chant), dont il écrit les textes et compose les les musiques avec son camarade de classe Patrick Pinatel (influences de Michel Polnareff, David Bowie, le glam rock et Brigitte Fontaine). Il termine ses études secondaires au lycée Alain à Alençon par un bac obtenu, selon ses propres termes, "avec indolence et mention Assez bien".
Suivit un très bref séjour au service militaire à Haguenau (Bas-Rhin) dont il sort réformé après deux mois et demi suivant une grève de la faim. il passe ensuite une année à Strasbourg où il exerce le jour un travail de bureau et joue de la guitare basse le soir dans un groupe pré-punk TobbozGang "passablement bordélique". De retour en Normandie, il effectue divers emplois terriblement ennuyeux (dont un travail de bureau dans un abattoir!). N’ayant aucune envie de poursuivre des études, même artistiques, il se décide enfin de “monter” à Paris avec l’espoir de publier un recueil de poésie intitulé "Sirocco", que son auteur juge aujourd'hui comme "une oeuvre de jeunesse névrotique assez mauvaise".
C’est l’époque des débuts du mouvement punk, des squats, des grands clubs comme La Main Bleue et Le Palace, puis Les Bains-Douches. Il participe à diverses revues telles que Gaie Presse ainsi que Magazine, créé par son frère Didier Lestrade qui deviendra plus tard le fondateur d’Act-Up Paris, également journaliste et écrivain, auteur de plusieurs livres. C'est la "vie de bohème" comme l'appelle sa mère, entrecoupée de divers jobs: intérim, peinture d’intérieur, stagiaire au Centre Georges Pompidou et autres.
Sa rencontre déterminante avec Eugene Huss dit Sister Tui, performer/acteur dans la troupe de théatre alternatif gay The Hot Peaches, se concrétise par la réalisation d'un spectacle de "cabaret poubelle", qui sera donné plusieurs jours en Hollande dans un festival gay. C’est de cette expérience que née le personnage de Lala, qui deviendra son pseudonyme et nom d'artiste, confirmé par plusieurs apparitions de spectacles cabaret en solo à Paris. A cette époque il co-réalisé avec Michael Gunrem un film en 16 mm intitulé "Oh! La La" dans lequel il joue son propre rôle en travesti. Le film sera montré dans plusieurs festivals ainsi qu'en première partie des concerts de son groupe. Dès 1978 il a formé avec Antoine Merveilleux du Vignaux un groupe "new-wave-camp", Lala et les Emotions, dans lequel il est auteur/co-compositeur/interprète. Son ami publiciste Stephane McComb lui donne la possibilité d'enregister ses premières maquettes en studio. Lala et les Emotions jouent en France (Bataclan, Palais des Arts, Ecole Polytechnique, divers clubs, cabarets et soirées) ainsi qu'en Hollande, en Belgique et à Londres. En 1980 sort le 45 tours "Jolie Fille d’Alger" avec en face B "Adieu Paris". Présents dans une version de son groupe, Pascale Borel et Gregori Czerkinsky qui formeront plus tard le duo Mikado. Parallèlement il étudie le chant avec le ténor baroque Ricardo de Aliaga. Plus tard, à l'invitation de son ami le chanteur Fitzgeraldien Philippe Warner, il rejoint la classe de Roland Berger au Don Camillo et plus tard, vers 1990, à nouveau étudie la technique vocale avec Eva Barthélémy.
En 1982 sa rencontre avec BillyBoy* marque le début d’une collaboration tous azimuts: organisation et montage des expositions Barbie, Schiaparelli, création conjointe des Surreal Bijoux (il dirigé la compagnie Surreal Productions pendant toute la durée de son existence ainsi que l'atelier de création des bijoux), traduction en français des livres de BillyBoy* (Barbie, Bleuette) et de nombreux articles (pour Vogue, Elle, etc..). Son ami Jérôme Jullien Cornic lui commande une série de dessins pour la publicité de sa libraire d'art, avenue Matignon à Paris, laquelle paraîtra dans divers magazines d'art (L'Oeil, Beaux-Arts Magazine, Art in America, Appolo. Kunst...)
L’invention de Mdvanii en 1988 mettra en parenthèse l'activité de création de bijoux. Mdvanii sera suivie de nombreuses autres créations à travers lesquels le tandem BillyBoy*et Lala révèlera son potentiel artistique. L'univers Mdvaniien évoluera au fil des années en une forme d'art multiforme, établie à partir de 2000 comme l’expression de BillyBoy*& Lala.( voir Mdvanii.ch)
En 1992 Lala enregistré à Lisbonne un album de 13 chansons réalisé avec Frank Darcel institulé qui ne sortira jamais car les bandes master, après un pré-mixage ont été perdues par la co-production. (Le disque sortira sous le titre Succès Damnés - The Lost Album), grâce à un CD rescapé en 2008 seulement, grâce à l'insistance de BillyBoy*. Il fut équalisé aux Studios Dinemec à Gland -cela ne s'invente pas- en série limitée de 1000 exemplaires comprenant deux feat BillyBoy*)
En 1993 BillyBoy* et Lala décident de quitter Paris et de s'installer à Trouville. Une nouvelle vie commence.
Au revoir la France...Bonjour la Suisse
En 1997, BillyBoy* & Lala décident de s'installer en Suisse où ils poursuivent leurs activités artistiques ainsi que celles liées à la Fondation Tanagra et son site internet. On peut lire en page 3 de ce dossier leur parcours commun, qui les a amenés, après plusieurs déménagements, à Delémont, la dynamique capitale de la République et du Canton du Jura. En juillet 2015, BillyBoy* ont acquis une propriété dans un petit village de l'Ajoie, région du Jura Suisse dont la ville principale est Porrentruy, et et s'y sont installés en avril 2016.
M.S, 2013/2017.